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LIMALATINO


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Nos deux classes de première 

ES1et ES2 sont parties à  Ciudad

Perdida, un parc archéologique

perdu entre les forêts et les

montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta, au Nord de la Colombie. Accompagnés de 4 professeurs et d'un archéologue, nous avons marché 5 jours pour gagner  Ciudad Perdida et pour partir à la rencontre  des Kogis. Le parc est considéré comme patrimoine naturel de la Colombie.

Ciudad Perdida,“Teyuna” ou “Buritaca-200”, est un ancien centre de peuplement indigène et un parc archéologique découvert en 1976. Il est situé dans la Sierra Nevada de Santa Marta, à une altitude de 900 à 1200 mètres au-dessus de la mer, dans le département du Magdalena. Ciudad Perdida était une cité très importante : un lieu d’habitation, de culture et de spiritualité. Elle date probablement de 800 après J-C. Elle a été construite par le peuple indigène Tayrona.

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Sur notre chemin vers la Ciudad Perdida, on croisait souvent des paysans avec des mules, donc on devait leur céder le passage: beaucoup d’entre nous tombaient ou se faisaient poursuivre par une mule.

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Sur le chemin du retour, on a fait une pause dans un endroit où il y avait un petit stade de football, des kogis adolescents y jouaient et on a joué avec eux, c’était le meilleur moment du retour !

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Pendant nos longues marches, nous faisions des pauses de temps en temps dans des piscines naturelles, l’eau souvent froide, nous faisait réagir de manière très drôle, beaucoup tombaient aussi à cause du courant.

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Ce pont a été construit pour faciliter le passage aux touristes, mais aussi pour gagner du temps. Finalement, ce pont représente une métaphore qui montre un double lien: d'une part le lien géographique qui permet de relier deux points, et d'autre part le lien qui s'est construit depuis les années 80 entre deux cultures différentes.

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Malgré l'influence de notre société, les indigènes de la Sierra Nevada conservent leurs us et coutumes. Voici une maloca. Chez les indigènes, la maloca est plus qu'une simple maison, elle est le reflet de l'univers. Ici se réalisent les cérémonies et les réunions importantes : mariages ou  grandes décisions pour lesquelles tout le peuple a besoin d être réuni. Les barbelés sont installés par notre société, pour préserver les habitants, cependant on peut aussi penser qu’on les enferme pour leur propre bien.

 

Nouvelles générations


L'IMPORTANCE DES GUIDES A CIUDAD PERDIDA

           Les guides touristiques, indigènes ou paysans locaux, ont une importance sociale forte pour les communautés qui habitent aux frontières du parc.

Depuis 2002, des mesures ont été prises pour en finir avec les activités illicites qui concernaient toute la population majeure de plus de 16 ans, des mesures pour réintégrer ces personnes et leur donner une éducation, souvent inexistante ou précaire. L’idée était de créer des programmes pour développer le tourisme à Ciudad Perdida et donner un autre métier à ceux qui travaillaient autrefois comme “cocaleros” ou “guaqueros”. Les “guaqueros” creusaient les sols pour récupérer des trésors Tayronas  et ensuite les vendre à un prix élevé au marché à Santa Marta, activité illégale jusqu’en 1982. Le métier de guide touristique a donc été créé. Néanmoins, comme les personnes concernées n’avaient presque aucune éducation, il a été nécessaire de les instruire au SENA pour qu’ils apprennent à enseigner aux touristes tout ce qu’il y a à savoir sur Ciudad Perdida et son environnement: informations sur la faune et la flore, sur l'histoire et l'écologie, sur les conflits qui y ont pris place... José Fernando, le guide interviewé, nous a raconté qu'à cause des difficiles conditions de vie et de l’arrivée de groupes armés hors la loi, beaucoup de paysans ont été obligés de cultiver la cocaïne pour ne pas être tués. On lui a demandé comment cela s’est arrêté et il nous a répondu: “c’est grâce à l’expulsion des groupes armés et à la promotion du tourisme”. Les guides apportent non seulement à leur famille un gain financier, mais aux indigènes et aux paysans d’autres cultures, d’autres langues et de nouvelles relations. Chaque guide a une sécurité sociale, un travail fixe, légal et sûr, et selon José Fernando “le salaire est bon, principalement si les touristes sont étrangers, il est suffisant pour faire vivre une famille et les guides peuvent travailler à peu près quand ils veulent”.

Chaque année, plus de 9000 touristes visitent ce parc, dont seulement 9 % sont Colombiens. Ils veulent non seulement connaître les paysages de la Colombie, mais aussi avoir un contact avec la nature et les cultures. Actuellement, la capacité d'accueil du parc est remplie à 39% et elle continue à augmenter.


Ciudad Perdida est un lieu sacré que l’on doit préserver, puisque c’est un lieu qui ne pourra jamais être reconstruit par notre civilisation actuelle. C’est justement sur cette importance que les guides doivent insister lors de leurs tours, pour faire réfléchir tous ceux qui y vont. Il devraient analyser l’impact de leur passage sur la nature, ou la “madre naturaleza” comme elle est appelée par les indigènes. La vie des indigènes dépend de “Teyuna” (mère nature en langue indigène) et indirectement des guides touristiques.



Malocas

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Le développement économique a émergé après la découverte de la Cité Perdue dans les années 70.  On voit ici la « Cabaña de Alfredo ». Comme plusieurs autres « cabañas», elle est aménagée par les indigènes ou les paysans et louée aux touristes. Cela leur permet d’obtenir les moyens d’acheter des aliments ou des médicaments. Cette évolution a été possible grâce au tourisme qui favorise de nouvelles façons de gagner de l'argent d'une manière légale, parce qu’avant le seul moteur économique dans la Sierra était lié au narco-trafic. 

Un voyage pas comme les autres


Quand nous, les élèves de 1ère ES,  on a su que nos professeurs avaient programmé un voyage pour nous à Ciudad Perdida, on a tous été surpris. On avait tous assurément entendu parler de ce lieu caché au fin fond de la montagne : il évoquait soit  l’histoire de la cité d’or, soit  la guérilla qui avait occupé le lieu, soit les communautés indigènes. On n’a jamais imaginé l’aventure que ce voyage allait devenir. Dans notre cas, on croyait que c’était juste marcher un peu chaque jour, faire peut-être une ou deux activités ludiques avec le groupe, bref, faire ce qu’on fait dans tous les voyages scolaires. On croyait que le but était d’arriver jusqu’au bout, prendre quelques photos et connaître un peu plus d’éléments  sur les communautés qui habitent là-bas.

                Cela ne s’est pas  du tout passé comme on le pensait. Au cours du voyage, on a grandi. On a appris des choses avec chaque pas qu’on a fait, à chaque goutte de sueur, et même de sang pour quelques-uns. On a su ce qu’est la satisfaction personnelle d’arriver jusqu’au bout du « Amanza Guapos » et jusqu’au dernier escalier de la Ciudad Perdida. On a compris ce qu’est le travail en équipe et comment vivre dans des conditions différentes, et au-delà de cela, on a appris combien on peut être heureux d’une goutte d’eau, d’une orange ou d’un morceau de pastèque. On a vécu de vrais moments de joie quand, après à 5 ou 6 heures de marche, on trouvait une rivière et on pouvait se lancer dans l’eau fraiche, ou quand, après avoir marché pendant 2 jours, il a commencé à pleuvoir, , on a couru comme des fous, et ensuite on a pris une feuille de palmier comme parapluie. On a écouté les histoires, les pratiques et les modes de vie des cultures indigènes racontées par eux-mêmes. On a compris tout au long du chemin qu’arriver à la Ciudad Perdida n’était que la cerise du gâteau, et que ce qui était intéressant dans ce voyage c’était chaque instant qu’on passait dans la Sierra.  Ce voyage nous a montré un autre point de vue sur la vie, on a découvert les professeurs quand ils ne sont pas dans leur rôle de prof, on n’a même pas pensé à nos portables !  Même quand on croyait qu’on n’allait pas arriver, que c’était trop, on se motivait, et cela n’aurait pas été possible sans l’appui des camarades. Dans ce voyage on a connu des aspects nouveaux des autres et de nous-mêmes.

Les nouvelles générations d’indigènes sont celles qui vont vraiment constater l'impact de la culture occidentale dans leurs pratiques et coutumes. Tout d'abord, les barbelés sont issus de notre culture . Il est probable que les enfants ne comprennent pas le sens de cet élément, mais ils doivent vivre avec lui. Les cultures autochtones ne sont plus vierges, de nouveaux dangers ont rejoint leur vie. Ces enfants indiens auront grandi dans ce contexte dit d'intégration.

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Fermin et Mamo Rumaldo

          

Qui sont les Kogis, quels sont leurs us et coutumes ?

 

Pendant ce voyage à la cité perdue du 3 décembre au 7 décembre 2014, nous  avons eu l'opportunité de parler avec deux indigènes, Fermin un guide et le "Mamo" Rumaldo, chef spirituel du groupe indigène les "Kogis". Ils nous ont parlé de leurs coutumes et de leur relation au tourisme.

         Une des différences majeures observables est la façon dont les indigènes s'habillent, ils ont des vêtements d'une seule pièce qui couvrent tout leur corps pour se protéger du froid. La façade des maisons est faite de bois et le toit de paille pour que l'eau ne puisse pas rentrer. Nous n’avons pas eu l'opportunité de rentrer dans les maisons, mais les Indiens nous ont expliqué qu'ils dormaient dans des hamacs. Sur ces maisons nous pouvons observer deux bâtons au sommet des toits qui symbolisent les montagnes ainsi que la lune et le soleil, ces symboles sont d’une très grande importance pour eux. Pour ce qui est du mode de transport, ils ne se déplacent qu’à pied ou en mule et à de rares occasions à cheval.

          D'autre part, la façon de voir le monde est  bien différente de la nôtre. Pour eux, le plus important, c'est la Nature appelée "Terre mère". Le chef spirituel est le "Mamo" et une de ses tâches est d'être en harmonie avec la Nature pour que celle-ci réponde en offrant de bons fruits, des terres fertiles et du bonheur. Pour eux les femmes sont supérieures aux hommes et ils disent que nous sommes les "hermanos menores" c'est-à-dire les frères mineurs, car  nous abîmons la Nature et donc le Monde, tandis qu’eux sont les "hermanos mayores" les frères majeurs, car ils protègent la Nature. C'est pour cette raison que le Mamo nous disait que le Monde serait meilleur si nous, les frères mineurs, ne l'abîmions pas autant.

Nous avons eu le privilège de parler avec le "Mamo" Rumaldo et de jouer au foot avec un de ses fils. Le Mamo a 14 enfants et deux femmes. Santiago Giraldo, l'anthropologue qui nous a accompagnés pendant l'excursion, connaît plus ce site que quiconque dans le monde, il nous a expliqué que les mariages sont réglés par les familles et "l'amour" et la romance que nous connaissons dans notre culture n'existent pas pour eux. Les mariages sont réglés pour le bien spirituel.

Les Kogis répondent à nos questions sans hostilité ni crainte. Si on leur demande s’il y a des conflits entre eux et les touristes, ils nous diront qu‘il n’y en a aucun, mais en cherchant on découvre vite des tensions. Même s'ils sont majoritairement pour le tourisme, les peuplements indigènes sont divisés : certains y voient une source potentielle de revenu. Leurs autorités supérieures pensent qu’il faut s’impliquer pour réguler et contrôler l’activité. Une agence indigène a été créée pour gérer directement cette activité afin que les bénéfices financiers reviennent à leur communauté. Mais d'autres voient le tourisme comme une contrainte, à cause des touristes non respectueux de la nature et de leur culture. Certains visiteurs jettent leurs détritus au sol qui est, une terre sacrée. Les Indiens s’opposent à la destruction de leur terre à des fins touristiques, par exemple le projet présenté pour construire un téléphérique amenant ainsi les visiteurs directement au sommet

Un pilier économique

Le pont

1ère ES2

décembre 2014

Lycée français de Bogota

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Pour écouter Fermin, dans sa langue maternelle

Un résumé de notre voyage en vidéo

Nouvelles formes de pollution à Ciudad Perdida.

Le tourisme, source de développement

Un tourisme responsable